« Miroir O mon cher miroir, dis-moi qui est la plus belle ?! »

« Regarde mes pectoraux, suis-je donc bien le plus fort à tes yeux ? »

Chacun de nous est avide de reconnaissance et c’est légitime ! Mais l’exprime de façon plus ou moins explicite et adroite.

Le besoin de reconnaissance fait en effet partie des 3 soifs de tout être humain, mis en évidence par Eric Berne, psychiatre américain et père de l’Analyse Transactionnelle. Les connaissez-vous ?

• La soif de structure: le besoin d’organisation structurée donnant de la sécurité et favorisant la stabilité, le besoin d’avoir des limites (temps, espace, règles…).
• La soif de stimulation: le besoin de se sentir vivant et au contact du monde, en nourrissant ses 5 sens. Elle permet de progresser et relever des défis.
• La soif de reconnaissance: le besoin de se sentir reconnu par l’autre, c’est-à-dire apprécié, aimé. Elle permet de s’épanouir.

Chaque être humain a besoin d’étancher ces 3 soifs, plus ou moins selon les personnes. Le risque serait de projeter nos besoins sur les autres, pensant qu’ils ont les mêmes que les nôtres et dans les mêmes proportions. Or les besoins de chacun sont spécifiques.

Vous êtes manager ou dirigeant et avez certainement pour habitude de faire passer vos collaborateurs avant vous. Pour une fois centrez-vous déjà sur vous-même et posez-vous la question : ces 3 soifs sont-elles étanchées chez vous ?

 

Zoomons sur la soif de reconnaissance. Elle est double. Nous avons besoin de :

• reconnaissance conditionnelle : être reconnu et apprécié pour ce que l’on fait. C’est factuel, précis, circonstancié, lié à la réalisation d’une tâche. Le signe de reconnaissance conditionnel concerne le FAIRE. (ex : “merci et bravo pour ton travail d’hier précis et très intéressant”)

 

• Et également de reconnaissance inconditionnelle : être reconnu et apprécié pour qui l’on est. C’est lié directement à la personne, à son statut d’être humain, avec jugement de ce dernier. Le signe de reconnaissance inconditionnel concerne l’ETRE. (ex :” je t’apprécie vraiment beaucoup” ou “je t’aime”)

 

Dans la sphère professionnelle, il est rare de faire usage de reconnaissance, surtout inconditionnelle.

Alors comment, en tant que manager ou dirigeant, répondre à cette soif de reconnaissance chez vos collaborateurs ?

 

En effet, comme chacun de nous, vos collaborateurs aspirent (selon Will Schutz, psychologue du XXè siècle)  à se sentir :

• Importants : faire partie d’un groupe, d’une équipe, de votre entreprise, avoir de la valeur, être digne d’attention
• Compétents : partager des responsabilités au sein du groupe, être reconnu pour un travail bien fait
• Aimables : Accueillir les autres en tant que personnes, avoir des relations authentiques de confiance et d’affection

 

Pour cela, vos collaborateurs guettent des autres -et surtout de leur hiérarchie- des signes de reconnaissance positifs à leur encontre. Vous pouvez donc user de certains langages de l’amour” selon Gary Chapman :

• Les paroles valorisantes ou feed-back positifs de nos amis, clients, collaborateurs, N+1…
• Les cadeaux, les évaluations positives, la rémunération, les primes et augmentations…
• Les gestes d’affection et de félicitations…

 

Parce que le risque – si vos salariés manquent de reconnaissance – c’est qu’ils s’organisent inconsciemment pour en obtenir. J’identifie ainsi 5 stratégies-poisons :

• jouer la victime avec des plaintes récurrentes tel Caliméro : « de toutes façons personne ne m’apprécie », ou dévaloriser son travail pour espérer entendre l’interlocuteur rétorquer le contraire
• incarner les rebelles – comme le font parfois les ados en enfreignant les règles ou interdits pour que leurs parents leur donnent des signes de reconnaissance… quitte à ce qu’ils soient négatifs.
• opter pour la manipulation, de façon très intéressée, en s’arrangeant pour s’attribuer les mérites d’un collègue afin de ne pas être en reste
• choisir la surenchère: se faire mousser, se mettre en avant pour essayer d’obtenir des compliments qui nous semblent mérités et que l’on réclame ainsi implicitement.
• se conformer aux volontés des autres collègues ou collaborateurs, afin de gagner leur reconnaissance (éternelle ?!), jusqu’à oublier qui nous sommes vraiment.

Souvent inconscients, ces comportements n’en sont pour autant pas ajustés. D’une part parce qu’ils génèrent très souvent de l’agacement chez leurs interlocuteurs et d’autre part parce qu’ils n’agissent pas en cohérence avec ce qu’ils sont vraiment. Il s’agit d’en prendre conscience et de reprendre une posture « d’adulte » (selon l’Analyse Transactionnelle) En effet, si l’on attache trop d’importance au regard des autres pour exister, on peut en devenir dépendant au risque d’être en manque… d’indépendance !

 

Au cœur de notre équilibre, il y a donc le besoin vital de se sentir apprécié et estimé par les autres !

A contrario, on peut facilement imaginer l’impact douloureux, voire délétère, des critiques ou autres signes de reconnaissance négatifs sur la confiance en soi – surtout les signes de reconnaissance inconditionnels négatifs de type : « tu es nul ! », qui abiment durablement l’estime de soi. Veillez donc à les éviter !

Oui la reconnaissance positive quand elle est sincère, illustrée et donnée à bon escient est un vrai levier de motivation qui valorise, encourage, récompense, gratifie et recharge ainsi les batteries énergétiques de la confiance en soi en générant une dynamique positive !

Alors, chers dirigeants et managers,

• Vous sentez-vous aujourd’hui dans cette dynamique positive parce que reconnu, apprécié, aimé pour ce que vous faites et pour ce que vous êtes ?
• Savez-vous identifier vos besoins de reconnaissance et les solliciter auprès de vos pairs par exemple, pour éviter de tomber dans les 5 écueils cités plus haut ?
• Comment faites-vous vivre cette reconnaissance dans votre entreprise ? Donnez-vous régulièrement des signes de reconnaissance positifs sincères, conditionnels et inconditionnels à vos équipes ?

Je vous propose 5 pistes concrètes :

1. Donnez régulièrement des feed-back positifs à vos collaborateurs pour ce qu’ils FONT 👍
2. Remerciez-les, complimentez-les chaleureusement pour ce qu’ils SONT👌
3. Gratifiez leurs efforts ou valorisez leur personnalité en tête-à-tête, ou mieux : devant tous 👏
4. Célébrez les succès au sein de vos équipes de façon rituelle par des récompenses, primes, moments festifs… 🏅
5. Illustrez vos propos par des faits que vous avez observés et soyez toujours sincère ! 😇

Et si vous osiez un pas de plus ?

Vous verrez combien cela vous et leur donnera des ailes… et le sourire : de quoi faire rayonner toute votre entreprise 😉